Premier épisode
Lourdes !…
Près de 6 millions de visiteurs et de pèlerins viennent chaque année visiter Lourdes. Vers le milieu du 19 ème siècle, en 1858, il s'est passé un événement très important dans cette petite ville, au pied des Pyrénées.
Bernadette est à l' origine de cet événement. |
Photo : Site officiel de Nevers
Le 1 er juillet 1841, Justin Castérot, meunier au moulin de Boly, meurt dans un accident de charrette et laisse sa veuve Claire Castérot seule avec ses quatre filles et un moulin qui ne peut plus tourner .
L'aînée des Castérot, Bernarde, a 19 ans. Claire sa mère, décide de la marier à un meunier, pour reprendre le moulin de Boly et assurer l' avenir de la famille. Seulement , dans la région, il n' y a plus de meunier célibataire… sauf, peut – être…
François Soubirous !…Le meunier du moulin Latour !
François n' est plus très jeune, il a déjà 35 ans ! Mais qu' importe ; on l'invite tous les dimanches pour faire la connaissance de Bernarde.
François ne voit aucun inconvénient à « venir faire la cour » à Bernarde; mais très vite, il se rend compte qu' il n' a pas de sentiments amoureux pour la jeune fille. Celle qui l' intéresse, c' est la petite sœur, Louise. Leurs regards se sont croisés et Louise a conquis le cœur de François !
François Soubirous épouse Louise Castérot le 9 Janvier 1843.
Un an plus tard, le 7 Janvier 1844, naît une petite fille . Deux jours après sa naissance, la petite Marie Bernarde Soubirous est baptisée à l' église du village.
Marie Bernarde ! Le bébé est bien entouré et choyé par ses tantes et sa
grand – mère qui lui donnent rapidement le diminutif de Bernadette.
La famille Soubirous est au comble du bonheur !
Bernadette sera l' aînée de 8 enfants.
Un soir, elle se repose près du feu, et la bougie posée sur le haut de la cheminée tombe sur elle. Son corsage est en flamme. Louise est sérieusement brûlée à la poitrine et ne peut donc plus nourrir Bernadette qui n' a que dix mois.
( A l' époque, les mamans allaitaient leur enfant jusqu' à presque deux ans. )
Bernadette est confiée à une nourrice, Madame Laguës qui vient de perdre son petit garçon.
Bernadette s'en va vivre chez la nourrice à Bartrès, jusqu' à ses deux ans. |
Bernadette a 10 ans quand les Soubirous connaissent des difficultés économiques. Les affaires tournent mal : Les clients ne paient plus et les récoltes sont mauvaises.
La famille s' est agrandie et il y a beaucoup de bouches à nourrir. Bientôt, François et Louise ne peuvent plus payer leur loyer.
Ils sont chassés du moulin, François n' a plus de travail !
Un terrible fléau s' abat sur toute la région, le choléra fait beaucoup de morts à Lourdes. La grand – mère, Claire Castérot, ne survit pas à l'épidémie et Bernadette est atteinte par la maladie.
A force de traitements aussi douloureux les uns que les autres, Bernadette se rétablit, mais gardera toute sa vie une santé fragile : d' abord l' asthme et plus tard la tuberculose !
Avec l' héritage qu'ils reçoivent, François et Louise Soubirous peuvent louer un moulin et reprendre le métier de meunier. Rapidement les affaires tournent mal et toute la famille doit de nouveau quitter leur logement.
Ils ne trouvent pour se loger que l'ancienne prison de Lourdes. Tout le monde appelle ce lieu : « Le cachot ». C' est un logement humide, froid, sombre, tellement petit qu'il n' y a pas de place pour toute la famille. |
Photo : Site officiel de Nevers
Et comme si un malheur en appelait un autre, un soir, les gendarmes arrivent au « cachot ». Un vol de farine a été commis et François Soubirous est accusé de ce vol « Vivre dans une telle misère, c' est impossible ! c' est forcément lui le voleur ! » dit le boulanger.
François Soubirous se défend, mais personne ne veut le croire. Et Bernadette voit partir son père entre deux gendarmes pour être jeté en prison .
La honte a sa place au cœur de la famille Soubirous !
Il faut huit jours pour s' apercevoir que le voleur n' est pas François mais un pauvre malheureux que la misère et la faim ont entraînés à prendre un peu de nourriture pour survivre.
Le père Soubirous est libéré, il revient au "cachot", heureux de retrouver sa famille mais face à la misère qui ne fait que s' accroître !
Les Soubirous n' ont pas leur pain quotidien !
Bernadette ne peut dans ces conditions mener la vie que mènent toutes les petites filles de son âge ! Malgré sa santé fragile, elle doit se mettre au travail. Garder les enfants, servir dans le cabaret de sa tante Bernarde, et finalement retourner chez sa nourrice, madame Laguës, pour garder le troupeau de moutons.
La vie est très dure pour Bernadette. Elle est souvent seule avec ses moutons, et pour s' occuper, elle construit de petits autels qu' elle fleurit. Le plus petit agneau du troupeau, celui que Bernadette préfère ne manque pas, à tous les coups de renverser la petite construction, ce qui amuse beaucoup Bernadette qui ne se lasse pas de recommencer son édifice.
Mais ce que voudrait Bernadette, et cela plus que tout, c' est de faire sa première communion.
Sa nourrice lui promet de lui apprendre le catéchisme, mais Bernadette n' est jamais allée à l' école et n' a jamais travaillé sa mémoire. Bernadette ne retient pas grand – chose et madame Laguës n' est pas très patiente !
Tout cela ne se passe pas très bien pour Bernadette. Elle ne connaît qu' une chose : La prière qu' elle disait tous les soirs en famille au « cachot » :
« O Marie conçue sans péchés, priez pour nous qui avons recours à vous » et le chapelet
|
Bernadette revient tous les dimanches à Lourdes dans sa famille. Elle part le matin, et revient le soir chez sa nourrice.
Un jour, elle décide de ne pas revenir le soir et n' en dit rien à sa nourrice.
Trois jours après, elle est de retour à Bartrès et annonce :
« Monsieur le Curé veut que je fasse ma première communion »
La nourrice ne peut plus retenir Bernadette qui quitte Bartrès pour toujours.
Elle revient à Lourdes !
Sur le chemin du retour, Bernadette passe tout près d' un endroit :
« MASSE VIEILLE »
« MASSABIELLE »
Bernadette ne connaît pas bien cet endroit. D' ailleurs, elle n' a aucune envie d' y aller, la réputation de ce coin n' est pas des meilleures !
C' est un endroit sombre, humide, glacial en hiver, étouffant en été, et les ombres des roches qui s' y dessinent laissent large part à une imagination des plus effrayantes.
Bref un coin que personne n' aime fréquenter, sinon pour y conduire les porcs qui y trouvent on ne sait quelle nourriture !
Et pourtant, c'est à cet endroit, c' est à Massabielle, qu' il va se passer un événement extraordinaire.
Bernadette sera le témoin unique de cet événement qui va bouleverser, non seulement la vie de la jeune fille, mais aussi la vie de tout un peuple !
Le deuxième épisode vous révèlera ce qui s' est passé ce 11 février 1858
Bernadette revient chez ses parents. Au « cachot » c' est la misère plus que jamais. Les crises d' asthme dont est atteinte Bernadette, se font de plus en plus fréquentes et la fatiguent beaucoup.
Il est temps pour Bernadette de s' instruire un peu, elle va à l' école et se rend aux leçons de catéchisme. Mais Bernadette n' est pas très douée et sa mémoire lui fait souvent défaut !
La famille Soubirous vit une telle misère, que tous les moyens sont bons pour apporter un peu d' argent à la maison . Il faut que tout le monde s' y mette et trouve des petits travaux ici et là . Rien n' est à négliger pour survivre à cette incroyable misère !
Pour les enfants , un seul moyen de gagner quelques pièces : ramasser du bois et des os et vendre cette cueillette !
Ce matin du 11 Février, Bernadette sort avec sa sœur Toinette et son amie Baloun pour ce travail. Il fait froid et les trois fillettes avancent, emmitouflées dans les vêtements les plus chauds qu' elles ont pu trouver.
Elles se font chasser lorsqu' elles s' approchent trop près des habitations; chacun garde son bois ! Et les voilà bien forcées de se rendre toujours un peu plus loin.
Elles arrivent enfin au lieu dit Massabielle. Toinette et Baloun traversent le canal qui les sépare de la grotte, là où il y a du bois . |
Bernadette veut obéir aux recommandations de sa mère qui lui a ordonné la prudence à cause de sa santé bien fragile ; aussi elle demande à sa sœur et son amie de jeter des pierres dans l' eau pour ne pas se mouiller les pieds, et qu' elle puisse, elle aussi, ramasser le précieux bois. Mais les deux autres fillettes lui répondent :
« Tu n' as qu' à te débrouiller toute seule, ou il ne fallait pas venir avec nous ! »
Bernadette commence à se déchausser quand survient un coup de vent. Elle est surprise ! Elle se retourne alors, mais les feuilles des arbres ne bougent pas ! Bernadette pense avoir rêvé !
Elle continue de se déchausser ; un second coup de vent !
Bernadette se retourne vers la grotte, elle n' en revient pas ; une lumière blanche apparaît et elle distingue quelque chose de blanc . On dirait une jeune fille. |
Bernadette a peur, se met à genoux et commence à faire le signe de la croix, mais sa main retombe lourdement !
La Dame, elle, fait un signe de croix ; et, ce n' est seulement qu' à ce moment-là que Bernadette peut aussi se signer.
Et puis, la Dame disparaît !
Bernadette ne comprend pas du tout ce qui s' est passé ; elle rejoint ses camarades de l' autre côté du Gave, et fait étrange, l' eau est tiède. Bernadette s' en étonne, et elle demande aux deux autres si elles n' ont rien vu.
« Non » répondent les deux filles.
Toinette insiste alors pour savoir ce que Bernadette a vu, mais Bernadette veut rester prudente !
« Je te le promets, je garderai le secret »
Toinette tourne autour de sa soeur et ne lui laisse pas un moment de paix, alors Bernadette raconte ce qu' elle vient de voir.
Mais à peine arrivée au « Cachot », Toinette qui ne sait pas garder sa langue raconte tout à sa mère.
Louise Soubirous rentre dans une grande colère, réprimande sévèrement Bernadette et leur interdit de retourner à Massabielle. Louise ne veut pas d'histoire ; la vie est déjà assez difficile, inutile d' en rajouter !
Mais le secret ne reste pas très longtemps un secret !
Les camarades de classe de Bernadette ont entendu parler de cette histoire et insistent pour aller à la grotte de Massabielle. Elles emportent avec elles de l' eau bénite ; et lorsqu' elles arrivent, la belle Dame est déjà là.
Bernadette seule peut la voir. Elle lui jette l' eau en lui disant :
« Si vous venez du ciel, restez ; sinon allez- vous en ! »
Plus Bernadette lui jette de l' eau bénite, plus la Dame sourit !
Et bientôt, Bernadette rentre en extase : elle n' entend plus rien autour
d' elle ; on a beau la secouer, elle ne réagit pas.
Les petites apeurées, courent au premier moulin. Et c' est le meunier qui doit porter Bernadette pour la ramener chez lui.
Louise Soubirous, prévenue, arrive en courant. Elle est très en colère et interdit à sa fille de retourner à la grotte sous quelque prétexte que ce soit.
Mais Madame Milhet, une riche dame du pays, veut éclaircir cette affaire, et demande à Louise de revenir sur sa décision. On ne peut rien refuser à madame Milhet, elle est riche et donne du travail à Louise Soubirous.
Bernadette retourne à Massabielle avec madame Milhet le 18 Février. Madame Milhet voudrait que la Dame écrive son nom sur le papier que lui tend Bernadette, mais la Dame répond :
« Ce n' est pas nécessaire, voulez-vous venir ici pendant 15 jours ? »
Bernadette est impressionnée, c' est la première fois que quelqu' un lui dit
« Vous »
« Je ne vous promets pas d' être heureuse
dans ce monde, mais dans l'autre »
Les 3 jours qui suivent , Bernadette retourne à la grotte. Accompagnée d'abord de sa mère, de sa tante et de madame Milhet ; puis rapidement, la nouvelle se propageant, une bonne centaine de personnes se joignent au petit groupe.
La police est alertée. Le père Soubirous a peur, il sait que peu de choses suffisent pour se retrouver en prison, il en a déjà fait la dure expérience !
Le commissaire de police lui fait promettre d' interdire à sa fille de se rendre à la grotte et de cesser ainsi de perturber la tranquillité de la ville .
Bernadette ne peut qu' obéir ! En ce 22 Février, Bernadette est malheureuse ; elle a promis à la Dame de venir au rendez-vous et voilà que la police le lui interdit !
Mais Bernadette n' en peut plus, il faut qu' elle aille à la grotte, et tant pis pour l' interdiction !
Les gendarmes la voient partir et la suivent !…
Ce jour-là, la Dame n' est pas au rendez-vous !!!!
Troisième épisode
La Dame n' est pas venue au rendez-vous !
Bernadette en est troublée et terriblement malheureuse. Bernadette est tellement malheureuse, que ses parents voyant sa détresse , lui promettent de ne jamais plus lui interdire d' aller à la grotte de Massabielle.
Le lendemain, Bernadette y retourne . La Dame est bien là, Elle lui demande de boire de l' eau. Bernadette, sans se poser de questions se dirige vers le Gave qui coule tout près, mais la Dame lui fait signe d' aller du côté opposé au canal. Là tout près de la grotte ! |
Bernadette monte à genoux et va jusqu' au fond de la grotte. Elle embrasse la terre, et, de ses mains creuse un petit trou. De l' eau boueuse apparaît et prenant dans le creux de sa main ce mélange d' eau et de terre, le porte à ses lèvres et se barbouille le visage.
Bernadette est-elle devenue folle ?
Tous les gens qui ont suivi Bernadette le pensent vraiment ! Ils ne comprennent rien à ce qu ' elle fait ; et de toute façon, Bernadette a un comportement dépourvu de sens.
Ce que ne savent pas tous ces gens et ce que tous apprendront plus tard : Bernadette vient de découvrir la source que la Dame a ait jaillir.
A cette source, aujourd'hui encore, on peut puiser une eau pure, claire et limpide.
Plus tard, Bernadette dira que la Dame lui a demandé de faire cela en « Pénitence pour la conversion des pécheurs »
Bernadette continuera ces exercices de « pénitence », mais en même temps subira des interrogatoires très pénibles !
D' abord chez le procureur impérial, qui convoque Bernadette et sa mère. Il interroge Bernadette pendant deux heures sans même les inviter à s' asseoir . Louise est tellement fatiguée qu' elle est sur le point de s' effondrer. Le procureur leur propose alors des chaises, mais pour bien montrer son indifférence, Bernadette s ‘asseoit par terre en tailleur.
Le procureur en est gêné ; Bernadette, elle, s' en amuse !
Trois jours après, elle est convoquée chez le juge qui la menace de la jeter en prison pour avoir essayer de mettre le désordre dans la ville. Bernadette répond simplement :
« Allez-y, jetez moi en prison, mais qu' elle soit bien solide et bien fermée ou je m' en échapperai ! »
Bernadette reste inébranlable devant tous ces gens qui ont le pouvoir de
l' enfermer.
La foule grossit de jour en jour. Les uns grimpent dans les arbres, sur le rocher, d' autres restent les pieds dans la rivière. Ils sont tous là, dès 3 ou 4 heures du matin !
Le 1 er Mars, une femme : Catherine Latapie se sent attirée vers Massabielle. Elle a une main paralysée et déformée. Elle n' a pas de travail, vit dans la misère et attend son 4 ème enfant.
Elle se place près de la source que Bernadette a découvert, y boit, et à ce moment là, ses doigts retrouvent leur souplesse.
C' est le premier miracle de Lourdes !
En arrivant chez elle, Catherine Latapie met son enfant au monde, c' est un garçon, son prénom ? Jean-Baptiste ! Quand il sera grand, il sera prêtre !
Le 2 Mars, après l' apparition, Bernadette se rend au presbytère. La Dame a demandé à Bernadette :
« Allez dire aux prêtres qu' on vienne ici en procession et qu' on y construise une chapelle. »
Bernadette raconte ce que lui a dit la Dame. Tout le monde pense que c' est la Sainte Vierge qui vient rendre visite à cette enfant, une des plus pauvres de Lourdes !
Mais Bernadette ne sait toujours pas qui est cette Dame, si belle qui vient la voir ; elle dit au Curé de la paroisse :
« La Dame veut une procession pour Jeudi ; elle veut aussi une chapelle. »
Le Curé lui répond tout simplement :
« Eh bien, cette dame, qu' elle dise son nom d' abord ; et puis qu' elle fasse fleurir le rosier de la grotte, en plein hiver ! Alors, oui je ferai construire une chapelle ! Et elle ne sera pas petite cette chapelle , tu peux me croire ! Si elle fait ce que je te demande, elle l' aura sa chapelle …. |
...Et sa procession ! » |
Le 4 Mars, Bernadette a fait ce que lui demandais la Dame, elle est venue à la grotte de Massabielle pendant 15 jours, et Bernadette ne connaît toujours pas le nom de cette dame !
Bernadette a respecté sa promesse, elle décide donc de ne plus retourner à la grotte !
Le comportement de Bernadette a posé quelques questions aux autorités, boire ainsi de l' eau boueuse, embrasser la terre….Il faut faire examiner la fillette par des médecins et l' enfermer si elle est vraiment devenue folle !
Mais les médecins ne trouvent en Bernadette aucune raison valable pour l'interner .
Bernadette a décidé de ne plus se rendre à Massabielle, mais voilà que ce 25 Mars, poussée par une force intérieure, elle se met en chemin. La nuit est tombée sur Lourdes.
La Dame est là qui l' attend !
« Quel est votre nom ? » Trois fois, Bernadette lui pose la question, mais la Dame lui sourit simplement.
Bernadette lui pose pour la quatrième fois la même question et là, la Dame ouvre les bras et lui répond
«Je suis …. »
Quatrième épisode
Pendant 15 jours,, Bernadette est venue à la demande de la belle Dame , à la grotte de Massabielle. Et pendant ces quinze jours, la Dame s' est entretenue avec la plus pauvre enfant de Lourdes. Tellement pauvre, qu'elle n' a pour habitation que l' ancien « cachot » de Lourdes.
Pour la dernière fois, Bernadette se rend à Massabielle, et elle est bien décidée : cette fois elle veut savoir le nom de cette Dame.
Plusieurs Fois, la jeune fille lui pose cette question : Quel est votre nom ?
Ce n' est qu'à la 4 ème fois que la Dame ouvrant les bras lui répond en patois de Lourdes :
« Que soy era immaculata counceptiou » |
Ce qui en français veut dire :
« Je suis l' Immaculée Conception »
Aussitôt, Bernadette court au village, elle va voir le Curé . Tout au long du chemin, elle ne cesse de répéter les paroles qu' elle vient d' entendre.
Elle ne sait absolument pas ce que cela veut dire, elle ne comprend pas ces paroles. Mais qu' importe, c' est le nom de la Dame et il faut tout de suite le dire au Curé de la paroisse !
C' est toute essoufflée qu' elle arrive dans le jardin du presbytère où elle trouve le prêtre occupé à tailler ses rosiers ;
« Je suis l' Immaculée Conception » dit-elle à peine arrivée.
Le Curé se retourne brutalement et s' apprête à gronder Bernadette.
« Personne ne peut dire cela ! »
Mais en voyant Bernadette, il est bouleversé, il sait que cette pauvre fille sans instruction n' aurait jamais pu imaginer de telles paroles.
« La Dame a dit : Je suis l' Immaculé Conception » annonce Bernadette
Maintenant, le Curé de Lourdes sait que c' est la Sainte Vierge qui est apparue à Bernadette ; jamais Bernadette n' aurait pu inventer ces mots toute seule , elle n' en comprend même pas le sens !
Rapidement, on barricade les lieux et les gens sont séparés de la grotte. Tout le monde voudrait approcher la grotte de Massabielle qui, il y a encore quelques semaines, était un endroit uniquement réservé aux porcs !
La 18 ème apparition tient Bernadette loin de la Sainte Vierge, mais fait curieux, Bernadette se sent tout près d' elle et les barrières ne changent en rien sa relation avec la Vierge Marie.
C' est la dernière fois que Bernadette voit la Vierge Marie, et ce jour là elle est encore plus belle que d' habitude !
Le Curé, Monsieur Peyramale, prévient l' évêque de Tarbes, Mgr Laurence, des évènements qui se passent à Lourdes, et Bernadette subit de nouveau, un interrogatoire long et fatigant.
Un an après, l' évêque de Tarbes déclare que c' est véritablement la Vierge Marie qui est apparue à la jeune Bernadette Soubirous, d' autant plus que des miracles de guérison se produisent !
L' évêque propose à Bernadette de s' installer chez les sœurs à l' hospice de Lourdes où elle s' occupe des pauvres et des malades.
La nouvelle se répand partout, un sculpteur, le meilleur du pays se propose de faire une statue de la Vierge ; et, d' après une description précise que lui fait Bernadette, se met au travail.
Bernadette est en admiration devant le chef-d'œuvre, mais à la grande déception de l' artiste fait cette remarque :« Elle est bien belle, mais sa beauté n' a rien a voir
avec la beauté de la Sainte Vierge »
Tout le monde est déçu, gêné même pour l' artiste ; mais personne ne peut imaginer la grande beauté de Marie, Reine du Ciel et de la terre.
Et puis Bernadette est demandée auprès de Mgr Forcade, évêque de Nevers qui s' inquiète de l' avenir de la jeune fille.
Bernadette lui dit alors :
« Je ne sais rien faire, je vais rester chez les sœurs.»
Bernadette ne peut pas rester toute sa vie chez les sœurs, à l' hospice de Lourdes ; alors elle découvre que la vie de religieuse est son avenir. Et le 7 Juillet 1866, Mgr Forcade la fait entrer, malgré les protestations de Mère Joséphine la supérieure, chez les sœurs de Nevers.
Mère Joséphine ne voit pas cette entrée d' un très bon œil, Bernadette est devenue une célébrité un peu encombrante. Aussi elle lui interdit de parler de ce qui s' est passé, et ordonne aux autres sœurs de ne pas poser de questions à ce sujet.
Pour être certaine que sa décision sera respectée, elle rassemble toutes les sœurs (+ de 200 ), demande à Bernadette de raconter, pour la première et la dernière fois l' extraordinaire visite qu' elle a vécu à Lourdes.
Rapidement la santé de Bernadette se dégrade. Les crises d' asthme la font souffrir, et à cela s' ajoute la tuberculose.
Un jour, Bernadette est particulièrement mal. Le médecin prévient Mère Joséphine que la fin est proche. Bernadette ne passera sans doute pas la nuit !
La supérieure fait venir de toute urgence Mgr Forcade. Celui-ci décide que Bernadette doit absolument prononcer ses vœux pour devenir religieuse définitivement !
Bernadette est si faible qu' elle n' a pas la force de prononcer la formule qui la désigne religieuse. C' est Mgr Forcade qui doit le faire pour elle ! et voilà qu' en disant « AMEN » Bernadette retrouve ses forces. Elle se sent mieux, Bernadette ne va pas mourir !
Un an après, elle refait sa profession avec les autres sœurs et reçoit le nom de Sœur Marie Bernarde. |
Photo : Site officiel de Nevers
Mais trop faible pour partir dans une autre communauté, elle reste à Nevers. Mgr Forcade lui donne deux emplois :
celui de la prière et celui de soigner les malades.
Mais Sœur Marie Bernarde restera plus souvent couchée, tant la maladie fait des ravages dans son pauvre corps déjà trop fatigué. Sa santé est de plus en plus mauvaise.
La tuberculose la ronge petit à petit ; et, le 16 Avril 1879, Bernadette a 35 ans ; elle est installée dans un fauteuil ; elle est au plus mal, elle sait qu' elle va bientôt retrouver Jésus et Marie au Ciel. Bernadette sait qu' elle va bientôt mourir !
Le teint pâle et les yeux cernés, elle demande à boire. Après avoir absorbé quelques gouttes d' eau, elle ferme les yeux… |
Photo : Site officiel de Nevers
Bernadette a fini son pèlerinage sur la terre,
Elle vient de s' en aller pour vivre au Ciel pour l' éternité !
Il est 3 heures de l' après-midi.
89 ans après sa mort,
le 8 Décembre 1933, jour de la fête de l' Immaculée Conception
Le Pape Pie XI face à la foule rassemblée sur la place Saint Pierre à Rome, déclare Bernadette Soubirous
SAINTE
Si un jour vous passez par Nevers, arrêtez-vous à la chapelle du couvent Saint Gildard. Vous verrez Sainte Bernadette , reposant dans une châsse de verre et de bronze. |
Photo : Site officiel de Nevers
Demandez-lui de vous aider , elle ne sera pas sourde à vos demandes
et saura bien les présenter à Marie qu' elle connaît si bien. |
Statue de Sainte Bernadette ( église de Pléhédel, Côte d' Armor )