Frère Marcel Van
Photos : Site les amis de Van
Premier épisode
Le 15 mars 1928, dans un petit village près de Hanoï au Vietnam, naît un petit garçon. Il est baptisé le lendemain de sa naissance, dans la petite église de son village et reçoit le nom de :
JOACHIM NGUYEN
TAN VAN |
Voici l’histoire vraie de la vie de Van.
Van qui a choisi Sainte Thérèse de Lisieux pour guider sa vie.
Le petit Van est le troisième enfant d’une
famille chrétienne. Son père est tailleur et sa mère travaille
à la maison, quelques fois lorsqu’il y a besoin de main d’œuvre,
elle s’en va aider dans les rizières, et elle aide les femmes du
village à mettre au monde leurs enfants.
Le petit Van grandit, entouré de l’amour de ses parents, de son
frère Liêt et de sa sœur Lê. Avec eux, il partage les
jeux tout au long de la journée.
Van est un petit garçon qui aime la vie.
Il est toujours joyeux, mais il a du caractère !
Il aime organiser des jeux, et tout particulièrement il improvise des
processions. Ses parents n'aiment pas qu'il fréquente les gardiens de
buffles du village, enfants mal élevés. Son grand frère
le défendra plus d'une fois contre ces jeunes qui veulent lui prendre
son goûter. La solidarité entre les deux frères est grande
!
Si Van se montre quelques fois difficile, c' est
tout de même un enfant hypersensible et sa maman comprend rapidement que
pour le faire revenir à la raison, il est préférable d’employer
la douceur plutôt que de le brusquer ou de le gronder.
Avec la douceur, on arrive à tout avec Van, alors que si le « ton
monte », le petit garçon est tellement apeuré, qu’il
se braque. Plus rien n’est alors possible avec lui.
La maman qui a bien compris cela, s’emploie à lui donner une éducation religieuse et lui apprend très vite à prononcer les noms de : Jésus, Marie et Joseph. Ce seront les premiers mots de Van. Et puis le chapelet, devient vite un besoin pour Van qui n’est pas encore bien grand !
Van a tellement d’amour pour sa maman qu’il ne supporte pas d’être séparé d’elle ne serait – ce que quelques heures :
Un jour, la bonne prend Van, et le garde le temps nécessaire pour sa maman de se reposer . Van est tellement mécontent que la nourrice doit le ramener à sa mère. La pauvre femme a le visage couvert de griffures que vient de lui faire le petit garçon !
Les promenades avec son papa, accentue son caractère joyeux et sensible. Van se souviendra toute sa vie de ces promenades, perché sur les épaules de son père, qui, pour imiter le cheval se met à galoper à travers les champs.
Un jour, lors d’une promenade avec son papa, Van observe son père Silencieux, qui regarde fixement le soleil couchant. Van se rend alors compte que, si son père se tait, c’est parce qu’il prie. Son papa prie en silence ! Van apprend ce jour – là l’existence de la prière intérieure.
Le petit Van est un enfant heureux ! Entouré
de ceux qu’il aime !
Mais le malheur vient frapper la famille. Liêt est atteint d’une
maladie qui lui ôte progressivement la vue.
Rapidement, son frère devient complètement aveugle.
Le papa en est profondément malheureux, il ne se remet pas de l’infirmité de son grand garçon. Il noie son chagrin dans l’alcool et dépense l’argent de la famille dans les jeux.
Van se tourne alors vers sa sœur Lê qui devient sa confidente. Van l’appelle «sa petite mère ».Et il imite en tout point « sa petite mère »qui l’emmène en promenade, cueillir des fleurs pour la Sainte Vierge.
En regardant Lê aimer tant Marie, Van sent
un désir grandir dans son cœur. On lui raconte souvent la vie des
saints et lui aussi voudrait devenir un saint. Il est petit et tout le monde
se moque de lui gentiment.
Un jour, Van arrive en déclarant à tout le monde qu’il est
saint Joseph. Son père le regarde en riant et lui répond :
« Tu es plutôt saint blagueur ! »
Mais sa maman, elle, le prend très au sérieux.
Chaque jour, le village entier se rend à l' église : le matin pour la messe et le soir , pour la prière communautaire.
Un jour, la maman de Van s’étonne de
voir que son fils est toujours à l’heure pour aller à l'
église, alors qu’il est absorbé par ses jeux. Combien de
fois, Van oublie – t –il de venir manger tellement occupé
par ce qu’il fait?
Voyant l’étonnement de sa maman, il lui dit :
«J’ai tout simplement
demandé à la Sainte Vierge |
Van a maintenant quatre ans. Un bébé
arrive dans la famille. Une petite sœur est née : Anne – Marie
Tê.
Van aime tellement sa nouvelle petite sœur, qu’il veut s’en
occuper seul. Et Van est très têtu, quand il a décidé
quelque chose, ce n’est pas facile de le faire démordre de son
idée !
Mais Van est trop petit pour s’occuper du bébé, il ne sait
pas comment s’y prendre avec sa petite sœur, et parfois il fait n’importe
quoi, jusqu’à mettre le bébé en danger.
Et quand on veut l’écarter, il se défend en disant :
« Ma petite sœur est à moi ! »
La maman de Van ne peut pas laisser Van seul avec
le bébé, elle n’est jamais tranquille.
La seule solution, c’est d’éloigner Van de la famille pendant
quelques temps, et Van est confié à la tante.
Pour Van, c’est la catastrophe !
Les cousins essaient de lui faire oublier ce mauvais
moment, mais c’est très difficile !
Pourtant, Van s’adapte peu à peu à sa nouvelle vie et quand
ses cousins travaillent ou s’amusent dans les champs, lui, préfère
grimper sur la colline, et les yeux fixés au ciel, comme le faisait son
papa, il prie, ou bien ramasse des pierres pour construire une chapelle à
la Vierge Marie.
Van atteint ses 6 ans. C’est le moment pour
lui de se préparer à sa première communion.
Une joie pour le petit garçon, une très grande joie !
Mais une joie qui va vite se transformer en cauchemar !
Au prochain épisode vous saurez pourquoi la fête que se faisait Van de faire sa première communion va devenir pour lui une véritable épreuve…
Van revient de chez sa tante où il a passé presque deux ans. Imaginons sa joie de retrouver sa petite sœur Anne – Marie Lê ! Son bonheur est grand!
Van a maintenant, l’âge de se préparer à sa première communion. Il ne retient plus sa joie, et pourtant, il ne sait pas ce qui l’attend !
Il lui faut suivre le catéchisme, et c’est à ce moment – là, que commencent les premières difficultés pour lui. Le catéchiste qui s’occupe des enfants a une méthode bien particulière d’enseigner l’Amour de Dieu ! C’est à coups de baguette de bambou qu’il entend mener son petit monde et obtenir les bonnes réponses à ses questions. Drôle de façon de découvrir l’amour !
Van ne sera pas épargné !
Enfin , le grand jour arrive. Van va pouvoir faire pour la première fois
sa communion, mais avant de recevoir Jésus dans son cœur, Van reçoit
le sacrement de réconciliation.
Ce jour – là, Van entre dans le confessionnal.
Il est tellement petit de taille que son visage n’atteint pas la grille
qui s’ouvre pour entendre et voir le prêtre. Le prêtre qui
va lui pardonner ses péchés au nom de Jésus.
Le prêtre croyant alors à une mauvaise plaisanterie de la part
d’un de ces garnements qui sèment le trouble pour s’amuser,
lui ordonne de sortir du confessionnal. Mais une fois dehors, il se rend compte
de la petite taille de Van et comprend que le petit garçon n’y
est pour rien dans cette drôle de situation ! Il lui donne une chaise
sur laquelle grimpe Van. Il peut alors recevoir le pardon de ses fautes.
Van est maintenant prêt à recevoir la sainte communion. Il est tellement heureux, que même Vên, le chien, a le droit à l’explosion de joie de son petit maître.
Van n’oubliera jamais le jour de sa première communion, ce jour où il reçoit Jésus dans son cœur pour la première fois. En tenant bien serré dans sa petite main le cierge allumé, il offre sa première communion pour la guérison de son papa, qui ne s’est pas remis de l’infirmité de son fils Liêt.
C'est après la mort de Van que le papa se tournera de nouveau vers Dieu, donnant un merveilleux exemple chrétien en remettant son âme à Dieu !
Chez Van, une fête est préparée pour cet évènement. A peine revient – il à la maison que sa petite sœur court vers lui et vient coller son oreille contre la poitrine de Van pour savoir si Jésus présent en lui, remue ou pas.
Et puis très vite Van reçoit le sacrement
de la confirmation. En affirmant à Dieu qu’il veut continuer à
le suivre et à l’aimer, Van sent un appel particulier. Et cet appel
se fait de plus en plus fort, Dieu demande à Van de faire connaître
et de faire aimer Jésus autour de lui.
Van répond oui à cet appel, c’est désormais son désir
le plus cher ! Il se confie à sa maman qui le soutient dans son projet.
C’est à sept ans que Van va à
l’école pour la première fois. Il retrouve là le
même traitement que lors des leçons de catéchisme. La baguette
de bambou intervient quand les leçons ne sont pas sues !
Van ne le supporte pas et tombe malade. Il arrête
l' école pour quelques temps et la maman de Van profite de ce temps pour
l'emmener voir l' abbé Nhâ. Au bout de trois jours de visite, à
l'heure de partir, Van préfère rester avec l' abbé plutôt
que de repartir à la maison : Il veut suivre Jésus et devenir
prêtre, Van pense déjà que Dieu l'attend ici.
Mais Van ne sait pas encore que le chemin qu’il va parcourir sera un véritable chemin de croix.
Van a bien retenu tout ce qu’on lui a dit pour connaître Jésus, et il en sait bien plus que tous ses camarades avec qui il vit. Il connaît tellement de choses que bientôt l’abbé Nhâ le donne en exemple … Pour son plus grand malheur !
La jalousie arrive et Van va en souffrir terriblement.
Un jour un des maîtres agacé de voir que Van prend la première place auprès de l’abbé Nha, le fait venir dans sa chambre, le jette au sol et lui assène de sérieux coups de bâton en lui disant :
« Si tu te plains, ce sera pire, je t'enterrerais vivant !»
Chaque journée commence ainsi pour Van, qui bien vite, ne peut ni s’asseoir, ni se coucher sur le dos tant les plaies provoquées par les coups le font souffrir.
L’abbé Nhâ est alerté
et met fin à ces tortures. Mais si Van se croit maintenant en sécurité,
il se trompe ! Ce sont tous les catéchistes qui prennent Van et s'amusent
à lui poser de nombreuses questions grossières ou compliquées
auxquelles il ne sait pas répondre.
Van tient tête et ne démord pas de l'enseignement de sa maman.Mais quand les catéchistes menacent de le battre s’il s’aventure à aller communier par amour pour Jésus,Van accepte les coups de rotin pour pouvoir aller communier.
Puis les méchancetés continuent et, ébranlé par ce que racontent les grands, bientôt Van n'ose plus aller communier !
Van sait où aller chercher le réconfort
: dans la prière ! Tous les jours Van prie le chapelet,
parce qu'il sait combien, Marie, la maman de Jésus peut l'aider
à vivre tout cela.
Les maîtres s’en aperçoivent et lui confisquent le chapelet. Van continue à prier Marie et compte alors les « Je vous salue Marie » avec des petites graines qu'il passe d'une poche à l'autre. Là encore les maîtres interviennent pour lui prendre ses graines. Il lui reste sa ceinture ! Un noeud à chaque "Je vous salue Marie", voilà un chapelet improvisé ! Jusqu'à ce qu'on la lui enlève.
Ses doigts ! Oui, c' est cela qu'il lui faut ! Compter les "Je vous salue Marie" sur ses petits doigts !
Ses doigts, personne ne peut les lui prendre ! Il faudrait lui couper les mains !
La vie est difficile pour Van, il ne la supporte plus ! Il décide alors de s’enfuir et revient chez ses parents. L’accueil n’est pas des meilleurs ! Les parents ne croient pas un mot de ce que raconte leur garçon et le renvoie auprès de ses maîtres.
Van est rejeté de tous, son seul recours ; la prière !
Et c’est une nuit de Noël, que Van découvre la vraie mission que Dieu veut lui confier.
Ce Jour – là, il se rend à la messe de minuit, et après avoir reçu la communion, il sent que quelque chose d’inhabituel se passe en lui. Soudain, il n’a plus peur de la souffrance ! Van voit au fond de son cœur que Dieu veut lui confier une mission. Une grande mission :
« Changer la souffrance en Bonheur » |
Van vient de recevoir un merveilleux cadeau
LE CADEAU DE L’AMOUR |
Van va maintenant mener un combat : celui de vaincre le Mal par l’Amour .
De retour à la cure de l' abbé Nhâ, Van commence par rassembler les enfants et devient le chef de leur groupe.
« Les anges de la résistance »
Il leur apprend à prier, leur parle de Dieu, de Marie et bientôt, ces « enfants terribles » se transforment en « enfants de douceur »
Mais le démon est là qui veille. Toutes ces prières, tous ces enfants qui suivent Van, toutes ces conversions ! Non cela ne lui plaît pas du tout, mais pas du tout ! Il faut qu’il détruise tout cela !
Le démon est malin et sait comment agir ! Il va se servir d'un ami de Van pour tenter de détruire tout ce que Van construit.
Au prochain épisode, vous saurez de quelle manière Van va protéger les enfants des mains des maîtres qui ont décidé de se venger sur les « Anges de la résistance ».
Troisième épisode
Van a reçu la mission de transformer tout le Mal qui l’entoure
en Amour, toute l souffrance qu’il rencontre en Bonheur.
Van rassemble tous les enfants et leur apprend à prier. Leur nom :
« Les Anges de la résistance »
Cela ne se fait pas sans difficultés ! Van est dénoncé par l'un d'entre eux, il lui pardonnera de tout son coeur lorsqu'il lui demandera de revenir dans l'équipe des "anges de la résistance".
Pour les enfants, c’est l’enfer qui commence ! Ils sont battus par les maîtres qui veulent se venger de Van. Et pour atteindre Van, ils attaquent les enfants!
Un jour, les maîtres s’approchent des enfants, armés de tiges de bambou. Voyant la panique chez les petits, Van les cache sous la table, et voilà que tous les catéchistes se jettent sur Van et se mettent à le battre tellement fort que c’est à peine si Van tient encore sur ses jambes lorsqu’il se relève.
Mais Van n’est pas seul ! Dieu est là,
à ses côtés, et la Vierge Marie qui veille sur lui. Il apprend
à Noël, que le petit séminaire de Langson près de
Saigon accueille de nouveaux élèves. Il se présente, il
est accepté.
Au petit séminaire, il fait sa promesse scoute, et met un point d’honneur
à respecter scrupuleusement le règlement du séminaire.
Mais le petit séminaire est bombardé pendant les vacances. C'est
la guerre !
Bientôt une bonne nouvelle ! Van est choisi pour continuer ses études à la paroisse sainte Thérèse, tout près de la frontière chinoise, à Quang Uyên.
Van, quand il était petit, voulait devenir un saint ! Ce désir grandit toujours en lui. Mais il pense que pour devenir un saint il faut passer beaucoup d’épreuves difficiles, et il se décourage un peu. Il ne sait pas trop comment s’y prendre. C’est à ce moment là que fouillant dans la bibliothèque à la recherche de quelques conseils, il met la main sur un livre dont il n’avait encore jamais entendu parler.
« Histoire d’une âme » de Sainte Thérèse de Lisieux.
Et Van découvre en lisant « Histoire d’une âme » que pour arriver à la sainteté, il n’a pas besoin de faire de grandes choses extraordinaires, il suffit de faire simplement les choses de tous les jours, mais de les faire avec amour!
Pour Van, c’est la révélation,
il est tellement heureux de découvrir cela qu’il passe toute la
nuit suivante à pleurer. Van pleure de bonheur !
Il ne se sépare plus de ce livre, et Sainte Thérèse de
Lisieux devient alors
« Sa grande sœur
spirituelle » |
Van ne peut plus rester en place depuis qu’il
a découvert le livre, et un jour,, sa joie est tellement grande, qu’il
se met à courir vers la colline. Tout essoufflé, il se laisse
tomber sur une pierre qui se trouve là et regarde le soleil qui pointe
à l’horizon.
Soudain, il entend : « Van mon petit frère ». Il regarde
autour de lui, personne ! De nouveau, il entend la voix qui l’appelle.
Aussitôt Van comprend : Thérèse !
« Oui, c’est
ta sœur Thérèse. Je suis ici pour te répondre.
Désormais, tu seras personnellement mon petit frère, tout
comme tu m’as choisie pour être ta grande sœur. Dieu
m’a chargée de veiller sur toi comme l’ange gardien
de ta vie. » |
Thérèse lui parle de Dieu.
Quand Thérèse le quitte, Van croit
sortir d’un rêve et lorsque Saint Thérèse lui dit
« Je te donne un baiser », une petite brise légère
lui caresse le visage.
Van est envahi par une paix et une joie qu’il n’avait jamais ressenties
jusqu’ici. Une impression d’une telle douceur, que Van s’évanouit.
Quand Van revient à lui, il décide de garder le secret de ce qu’il vient d’entendre. La tentation est forte de crier à qui veut l’entendre :
« Thérèse m’aime, Thérèse m’aime ! »
Si Van a reçu avec sa famille une éducation
chrétienne, c’est sans doute parce que des missionnaires sont venus
annoncer la bonne nouvelle de l’Amour de Dieu dans son pays. Si Van a
appris à parler français, c’est sans doute parce que des
missionnaires français ont enseigné le catéchisme dans
cette langue.
Quoi qu’il en soit, dans son cœur, van est avant tout Vietnamien
et entend le rester !
D’autant plus que certains français ne sont pas toujours très
corrects et pas toujours très gentils avec le peuple Vietnamien.
Van ne les aime pas et i n’hésite pas à dire en parlant
d’eux :
« Les Français ! Qu’ils aillent au diable ! »
Et voilà que Thérèse va lui
demander une chose qui lui paraît impossible, et Van va se rebiffer !
Thérèse demande à Van de prier pour la France !
« Moi, prier pour ces diables de Français ? Jamais ! Qu’on les précipite en enfer, j’ai trop vu leur mépris pour nous ! »
Thérèse lui dit :
« Moi non plus je n’approuve pas les Français qui se comportent
mal avec le peuple Vietnamien mais j’ai une autre tactique plus efficace
que la violence.
- Dites moi vite quelle est cette tactique !
- Il s’agit de la prière.
Van accepte. Van accepte de prier pour la France.
Le désir d’être prêtre
grandit de plus en plus dans le cœur de Van. Malheureusement pour lui,
il va devoir renoncer à ce vœu cher à son cœur ! Et
c’est Thérèse qui va lui apprendre la nouvelle.
La volonté de Dieu sur Van est autre. Van en est profondément
affecté. Il éclate en sanglot.
Dans le prochain épisode vous apprendrez ce que Dieu attend de Van.
Le désir d’être prêtre
grandit de plus en plus dans le cœur de Van. Malheureusement pour lui,
il va devoir renoncer à ce vœu qu’il a tant désiré
! Et c’est Thérèse qui va lui apprendre la nouvelle.
La volonté de Dieu sur Van est autre. Van en est profondément
affecté. Il éclate en sanglot.
Dieu demande à Van d’être un « Apôtre caché » pour soutenir les prêtres.
Nous sommes en 1943, en pleine guerre mondiale . A la cure de Quang Uyên, la vie n'est pas facile. La personne qui prépare les repas des jeunes garçons commence à réduire leur part. Au fur et à mesure que les jours passent, leur soupe est de plus en plus claire et elle y ajoute de la chaux et du riz. Van le découvre un jour et se plaint de la mauvaise nourriture. Mais le père curé ne peut pas s'en rendre compte parce qu'on lui ment.La situation ne peut donc pas s'améliorer et Van est mis dehors.
Un an plus tard, il est accepté chez les
frères Rédemptoristes, comme domestique. Puis deux mois plus tard,
le supérieur autorise Van à intégrer vraiment
la communauté.Van danse de joie ! Il est bien décidé à
donner tout ce qu’il peut de lui – même dans les tâches
qui lui sont confiées.
Ce n’est pas toujours facile, l’humiliation est trop souvent au rendez – vous et à la moindre erreur, Van reçoit les remontrances publiques qui le rabaissent continuellement aux yeux des autres.
Van découvre la joie de pardonner ! Et pour
devenir meilleur, il observe bien les frères avec qui il vit pour les
imiter en empruntant leurs qualités.
Van vient de rentrer chez les frères Rédemptoristes et doit maintenant
prendre un autre nom :
On lui donne le nom de Marcel.
« J’aurais préféré Marcel de l’Enfant Jésus,
pour ressembler davantage à Sainte Thérèse »
Pense Van. Mais bon …
Par un bel après - midi, Van accomplit le travail qu’on lui a confié et soudain, il ressent une paix et son âme est envahie par l’Amour de Dieu. Il lui semble que quelqu’un lui parle :
« Van, m’aimes
– tu beaucoup ? » |
Il répond sans hésiter,
« Oh ; mon Dieu, oui, je vous aime beaucoup ! Hors de vous, qui aimer ? » |
C’est à cette époque que commencent les entretiens entre Jésus et Van.
Jésus demande à Van de lui confier les plus petites choses de sa vie, même celles qui semblent ne pas avoir d’importance.
Jésus demande aussi à
Van de prier pour tous les gens qui refusent l’Amour de Dieu
« Sauve les » dit
Jésus à Van
Le 8 Septembre 1946, Van revêt l’habit religieux.
Un an après, il fait sa profession. Une
joie, une très grande joie pour Van, mais en même temps, une grande
tristesse l’envahit, il reçoit de Jésus le dernier entretien.
Une profonde solitude s’empare de lui, il est comme dans la nuit, où
il ne voit plus rien.
Seules consolations : La prière et le travail où il trouve la force pour continuer sur le chemin qui mène à la sainteté.
Un jour un père dit à Van :
« Tu es toujours joyeux, je suis sûr que plus tard,
au ciel, tu passeras ton temps à rire ! »
Le communisme vient de s'installer au Viêtnam.
L' Eglise et le communisme ne peuvent pas s'entendre. Leurs enseignements sont
tellement différents.
L' Eglise Viêtnamienne est sous le contrôle communiste, et chacun
doit savoir "lire entre les lignes". Les parents aideront leurs enfants
à le faire.
Van qui est alors dans le Sud du pays obtient l' autorisation de venir dans le Nord où il est né.Le Nord est sous l' autorité du communisme. le pays est coupé en deux !
Quelques jours après son arrivée à Hanoi, il entend dans la rue, des gens qui racontent des mensonges sur le Sud du pays. Van intervient pour rétablir la vérité. Il est dénoncé et arrêté par la police.
Commence alors pour lui une série d'interrogatoires qui durent des heures interminables. Menacé, brutalisé, tenté par de belles promesses, Van résiste et refuse de dire une chose qui soit fausse.
Van est jeté en prison ! L'obscurité, la solitude, la faim, la visite des rats, voilà le quotidien de Van pendant cinq longs mois.
Van se réfugie dans la prière pour tenir. Puis il est jugé pour des crimes qu'il n'a pas commis. Conduit dans un camp de travail obligatoire, il se donne à ceux qui enfermés comme lui, commencent à perdre force et espoir.
Van réconforte tout le monde. On vient le trouver pour pouvoir continuer à vivre.
Van sait qu'il a la mission d'être auprès des âmes et de les conduire à Dieu.
Puis Van est transféré dans un autre camp, pire que le précédent. Il va vivre les moments les plus horribles de sa vie :
Un jour, il sort du camp pour aller chercher l'Eucharistie, mais avant d'avoir pu revenir au camp, il est rattrapé. Il est jeté au cachot, privé de visites, privé de courrier et pour seule compagne : l'obscurité la plus totale.
Cela dure dix huit mois !
Van vit dans la nuit la plus totale, mais une lumière brille dans son cœur, et cette lumière – là personne ne pourra la lui enlever :
Cette lumière, c’est la lumière de Dieu
Lorsqu’on le sort du
cachot, Van ne tient plus debout, il est si maigre et si faible qu’on
est obligé de le porter.
Van est malade, atteint par le béri- béri.
Le 10 juillet 1959, Le frère Marcel Van rejoint sa grande sœur Thérèse près de Dieu qu’il a servi toute sa vie auprès de ses frères. Il avait 31 ans.
Le procès de béatification de Frère Marcel Van, petit frère de Thérèse a été ouvert le 26 mars 1997