Saint Jean Marie Vianney, le curé d'Ars



 

Site du sanctuaire d'Ars sur Formans

A l'époque, il se passait quoi ?

 

Photos : Chapelet des enfants


Premier épisode

Photos : Chapelet des enfants

le 8 mai 1786, naissait à Dardilly, un petit village près de Lyon, le quatrième enfant de Matthieu et Marie Vianney . Le Bébé reçoit le sacrement du baptême le jour même de sa naissance :

Son prénom : Jean - Marie !

Vous allez entendre l' histoire vraie de Jean - Marie Vianney, l’ histoire d’ une vie toute simple, mais qui est pour nous un exemple à suivre , pour nous rapprocher nous aussi de la sainteté.

Jean - Marie Vianney a 5 frères et sœurs. Entouré de beaucoup d' amour, Jean - Marie est élevé dans le respect de la religion. Dans la famille des Vianney ; la générosité, la charité et l' amour pour le plus pauvre ne font pas défaut.

Le pauvre est toujours accepté à la table familiale pour partager le repas. Le mendiant ne quitte alors la maison qu’ après avoir partagé le moment de prière en famille et passé une bonne nuit sous le toit de la famille Vianney.

Marie Vianney, la maman, s' affaire aux travaux de la maison, toujours entourée des petits dont Jean - Marie. Tout en s' activant, elle leur apprend qui est Jésus et leur donne le goût de la prière.
Marie Vianney met un point d' honneur à enseigner à ses enfants la prière à Marie : Le Chapelet

Jean - Marie est le plus sensible à cette éducation, il ouvre tout de suite son cœur et y fait une grande place au "bon Dieu" comme il dit.

Toute sa vie c' est ainsi qu' il appellera Dieu : "Le bon Dieu" ! et le chapelet, qu' il apprend avec sa maman devient vite pour lui un besoin. Jean - Marie n' est pas bien grand, et il aime déjà profondément Jésus.

Un jour, Jean - Marie a alors 2 ans. Il ne parle pas encore très bien , et sa maman oublie de l' aider à faire son signe de croix après le Bénédicité. Jean - Marie refuse d' ouvrir la bouche pour manger. Et ce n' est qu' au bout d' un moment que la maman comprend ce que son enfant veut ; elle aide alors Jean - Marie à tracer sur lui le signe de croix et cela suffit pour que le garçonnet retrouve sa bonne humeur et son appétit !

Jean - Marie est un petit garçon plutôt arrangeant. A 4 ans, il évite déjà les disputes, mais ce n' est pas pour autant qu' il se laisse faire par ses frères et sœurs , et surtout par sa jeune sœur Marguerite ( Gothon ) !

Il a toujours sur lui son chapelet. Et n' importe où il se trouve, quand l' envie le prend, il sort le chapelet de sa poche, et récite des "Je vous salue Marie" en silence et quand il se trouve avec d' autres enfants, il les fait dire aussi par tous ceux qui sont présents.

Un jour, sa petite sœur, Marguerite âgée de 1 an 1/2, tente de lui prendre le chapelet qu' il tient dans ses mains. Elle se met à pleurer tant elle veut l' objet. Jean - Marie, bien entendu, n' est pas du tout d' accord et défend son trésor du mieux qu' il peut. ( il a 4 ans !) Mais sa maman intervient et lui dit :

- Jean - Marie, aimes - tu Notre Seigneur ?
- Oh oui !
- Alors donne ton chapelet à Marguerite.

Les larmes brillent dans ses yeux, mais Jean - Marie se soumet et donne à sa petite sœur le chapelet auquel il tenait tant.

Sa maman lui montre alors une petite statue de la Sainte Vierge. Elle est vêtue de bleu et de blanc et ses vêtements sont bordés d' un liseré doré. Jean - Marie ouvre de grands yeux d' admiration :

- Oh, maman, comme elle est belle !
- Elle est pour toi mon Jean - Marie, puisque tu as donné ton chapelet à Marguerite.

Jamais Jean - Marie ne se séparera de sa statuette. Il l' emmène partout avec lui :
Mais l' Amour de Jean - Marie pour Jésus et Marie sera la cause d' une grande inquiétude pour sa maman :

Photos : Chapelet des enfants

Un jour, Marie Vianney cherche son fils partout. Elle a beau l' appeler, elle a beau chercher dans tous les recoins de la maison, rien ! Pas de Jean - Marie ! La maman pense alors au puits qui se trouve dans la cour. Jean - Marie aurait pu tomber dedans, et il est tellement profond ! Une angoisse terrible envahit Marie, elle scrute la surface de l' eau, elle ne veut pas penser que son petit garçon puisse être au fond !

Elle continue ses recherches en appelant encore plus fort, et pousse la porte de l' écurie. Quels ne sont pas sa surprise et son soulagement quand elle aperçoit Jean - Marie entre un bœuf et un âne, agenouillé devant sa petite statue et qui prie en silence dans un profond recueillement !

Photos : chapelet des enfants

La vie continue chez les Vianney, paisible. Mais c' est une époque difficile : La révolution française ; et, avec elle la fermeture des églises. Les prêtres et les religieux sont chassés, poursuivis, beaucoup meurent sous la guillotine. Les prêtres n' ont qu' une solution : se cacher pour pouvoir exercer leur ministère. Ils célèbrent la messe en cachette ; bien souvent dans des granges !

Jean - Marie est marqué par cette époque sanglante, il ne supporte pas de voir les églises fermées et son plus grand désir serait de pouvoir entrer dans une de ces églises pour pouvoir parler au bon Dieu.

Eglise saint Jean Marie Vianney

à Dardilly

Photos : Chapelet des enfants


Jean - Marie a maintenant 9 ans, c' est à cet âge qu’ il va pour la première fois à l' école. Mais comme beaucoup d' enfants du village, il fréquente l' école pendant les mois d 'hiver. Du printemps à l' automne, les bras manquent à la ferme de Matthieu Vianney et Jean - Marie doit aider à la vigne ou garder les quelques bêtes qu' il mène au champ.

Ancien presbytère
première rentrée
de Jean -Marie Vianney

Photos : Chapelet des enfants

A ce rythme - là, il ne peut pas vraiment apprendre , mais il sait lire !

Au champ, il se retrouve souvent avec ses camarades, ses frères et sœurs pour garder les brebis. Et voilà que c’ est Jean – Marie qui occupe tout ce petit monde : Il les entraîne dans des processions et des prières récitées . Ce n' est que lorsque le "AMEN" est prononcé que les enfants sont autorisés à s' amuser !

Photos : chapelet des enfants

C' est lors d' un tel après - midi que Jean - Marie fait la rencontre d' un homme qui se cache pour pouvoir vivre sa vie de prêtre : l' abbé Groboz.. Il reçoit pour la première fois le sacrement de réconciliation par l'abbé Groboz qui se réfugie ce soir - là chez Matthieu et Marie Vianney. Jamais Jean – Marie n’ oubliera ce jour !

C'est ici, dans la salle à manger, que l'abbé Grobboz est reçu, lorsqu'il vient se réfugier chez les Vianney ! ...
... et c'est au pied de cette horloge que Jean-Marie reçoit pour la première fois le sacrement de réconciliation !

Photos : Chapelet des enfants

Deux ans après, Jean - Marie a alors 13 ans ; au secret, dans une ferme d' Ecully, 16 enfants dont Jean - Marie communient pour la première fois des mains de l' abbé Balley.

Jean - Marie, après avoir reçu Jésus dans son cœur, à genoux, se plonge dans une prière tellement intense que lorsqu' il se relève, il lui semble venir d' un monde qu' il n' aurait jamais voulu quitter !

Ce jour - là, pas de cloches ni de chants comme c'est le cas dans nos paroisses pour de telles occasions, Non, c' est le silence le plus complet pour ne pas éveiller les soupçons ! Mais une seule chose importe à Jean – Marie : avoir reçu Jésus !

Jean - Marie pense à son avenir, maintenant plus que jamais il veut devenir prêtre. Il n' a plus que cette idée en tête ! et il en parle à sa mère qui le conforte dans sa décision. .

Mais Matthieu Vianney ne voit pas cela d' un bon oeil ! Il a besoin de son fils pour les travaux à la ferme. Cela coûte d' embaucher quelqu' un pour remplacer Jean - Marie, et puis les études que son garçon devra entreprendre occasionneront des frais ! Comment payer tout cela ? Les Vianney ne sont pas pauvres, mais ils ne sont pas très riches !

Son père lui dit fermement :
"Non Jean - Marie, tu sais bien que ce n' est pas possible !"

Jean – Marie est désemparé ; il voudrait tellement être prêtre !


Matthieu Vianney va - t - il être convaincu par son fils ? Matthieu Vianney va - t - il céder au désir de son enfant ?

Jean - Marie Vianney pourra - t - il commencer ses études et rentrer au séminaire pour devenir prêtre ?.....


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Deuxième épisode



Nous sommes à une époque bien difficile, la révolution française entraîne avec elle la mort de beaucoup de prêtres et de religieux. Les églises sont fermées . Pour assister à la messe, il faut se cacher sinon … c’ est la répression.
C’ est dans cette ambiance que le petit Jean – Marie Vianney grandit. Et sa peine est grande de ne plus pouvoir entrer dans une église pour s’ entretenir avec le bon Dieu.

Photos : Chapelet des enfants

C’ est le Père Groboz qui lui donne pour la première fois le sacrement de réconciliation.
Deux ans après, l’ abbé Balley, rassemble 16 enfants dont Jean – Marie, dans une ferme à Ecully.
Ces 16 enfants vont pour la première fois, recevoir le Corps de Jésus. C’ est leur première communion.

Jean – Marie sait maintenant ce qu’ il veut faire de sa vie : il veut offrir toute sa vie à Jésus et pour cela il veut devenir prêtre.
Surtout que maintenant les choses se sont un peu arrangées : le Pape Pie VI, malade, est sur le point de mourir et en rendant son dernier soupir, Pie VI offre sa vie en sacrifice pour que l’ Eglise retrouve sa liberté.

Peu de temps après la mort du Pape, la paix revient entre l’ Etat et l’ Eglise. Les cloches carillonnent partout en France pour annoncer la bonne nouvelle !
Les églises peuvent rouvrir leurs portes. La joie éclate pour tous les Chrétiens qui sont restés debout dans la tempête !

Photos : Chapelet des enfants


Jean – Marie est heureux, il va pouvoir enfin revenir dans cette église trop longtemps fermée, et son désir de devenir prêtre grandit en lui.
Mais son père Matthieu, malgré les supplications de sa femme, Marie, ne veut rien entendre de ce projet.
« On a besoin de Jean – Marie à la ferme il est hors de question qu’ il reprenne des études qui vont coûter cher. Et le logement comment le payer ?
Mais Matthieu aime son fils et il voit bien que le jeune homme de 18 ans n’ est pas épanoui, il voit bien que son garçon fait son travail de tout son cœur, mais quelque chose ne va pas chez Jean – Marie !

Matthieu Vianney est bien obligé de se rendre à l’ évidence. Son enfant veut devenir prêtre et il est soutenu par sa mère, sa tante, son oncle , sa sœur et même son beau frère.

Matthieu Vianney finit par accepter :

« Si Jean – Marie veut être prêtre, eh bien il ne faut pas le faire attendre davantage »

Et justement, l’ abbé Balley, accueille 3 jeunes, qui eux aussi veulent devenir prêtres, l’ abbé Balley leur enseigne tout ce qu’ il faut savoir pour rentrer au séminaire.
La tante Humbert et Marie Vianney décident d’ aller le voir pour lui parler du jeune Jean - Marie
D’ abord, l’ abbé Balley refuse catégoriquement :

« J’ ai beaucoup trop de travail et un autre élève ne recevrait pas une formation sérieuse dans ces conditions. Non je ne peux pas prendre Jean – Marie. Désolé. »

Mais Marie et sa sœur insiste, elles lui demandent au moins de le rencontrer, et après il jugerait !
Pour avoir la paix avec les deux femmes, l’ abbé Balley accepte de voir Jean – Marie.
A peine voit – il le jeune homme, à peine s’ entretient – il avec lui, qu’ il dit :

« Celui – ci, je le prends. Jean – Marie sera prêtre, pour lui je me sacrifierai s’ il le faut ! »

Jean – Marie est heureux, enfin il va commencer se études pour préparer son entrée au séminaire. Quelle joie !

Mais Jean – Marie n’ est pas au bout de ses peines. Depuis combien de temps n’ a – t –il pas étudié ? il sait lire, oui, mais c’ est à peine s’ il sait parler le Français ; il est bien plus habile pour s’ exprimer dans le patois de la région !
Et voilà qu’ il va se mettre à apprendre le latin. C’est obligatoire pour faire ses études au séminaire.
Pour Jean- Marie, ce sont les difficultés qui commencent. Il n’a jamais travaillé sa mémoire, et maintenant qu’ il a presque 20 ans, les verbes latins et les déclinaisons latines ne veulent pas rentrer dans son crâne. Il a beau répéter toujours les mêmes mots, rien à faire, il ne retient pas une seule leçon !
Tous les moyens sont employés, Matthias son camarade de classe l’ aide à réciter ses verbes irréguliers, lui donne des méthodes pour les retenir, mais il faut se rendre à l’ évidence, plus le temps passe et plus la mémoire de Jean – Marie lui joue des mauvais tours .

Un jour, Matthias l’ aide à apprendre les verbes irréguliers, mais Jean – Marie a beau répéter et répéter encore, les mots se bousculent dans son esprit et s’ en vont comme si il y avait eu un courant d’ air. Matthias est généreux mais il n’ est pas très patient et voyant que tout le mal qu’ il se donne pour aider son camarade ne sert à rien, il s’ emporte et giffle violemment Jean – Marie.
Aussitôt Jean – Marie se lève et tombe à genoux devant Matthias en lui demandant pardon de lui causer autant de soucis.
Matthias, le doué, retombe sur sa chaise, regarde Jean – Marie et cache son visage dans ses mains en laissant éclater ses sanglots.

Mais Jean –Marie n’ y arrive pas mieux pour autant. Il finit même par se décourager, et veut repartir travailler à la ferme de son père. Mais l’ abbé Balley est là et l’ encourage à continuer :
« Il faut persévérer Jean - Marie, il faut que tu demandes à Dieu de t’ aider à apprendre ! »

C’ est alors que Jean –Marie a une idée :
Il décide de faire un pèlerinage à la Louvesc, d’ aller prier sur le tombeau de Saint Jean – François Régis. Il veut demander au saint de l’ aider dans ses études.
La Louvesc se trouve à une centaine de kilomètres d’ Ecully. Non seulement Jean – Marie veut faire ce pèlerinage à pied, mais il veut le faire en mendiant son pain. La tante Marguerite Humbert l’ oblige à prendre quelques pièces d’ argent pour la route, par précaution !

Et voilà Jean –Marie sur les routes ; pour seul bagage : un sac de toile dans lequel il a emporté de quoi manger pour une journée et, dans sa poche, quelques pièces d’ argent qu’il veut oublier pour vivre la pauvreté.

Quand la faim se fait ressentir, il frappe à la porte d’ une ferme pour demander un bol de lait ou une assiettée de soupe, mais de partout on le renvoie, on se méfie de ce jeune homme trop maigre, qui n’ a pas de bagages. Trop de vagabonds malhonnêtes errent dans les campagnes.

Jean - Marie qui a été élevé dans la charité et la générosité, lui qui n’ hésite pas à partager tout ce qu’ il a, se fait chasser de partout comme un vaurien.

Une fois, alors que le chemin est encore long pour arriver à la Louvesc, la faim le tiraille tellement, qu’ il frappe à la porte d’ une maison. Une femme vient lui ouvrir et voyant ce jeune homme devant la porte, elle lui dit :
« Entrez donc et puisque vous êtes là, tirez donc sur la laine de mon rouet ».

Jean – Marie ne demande pas mieux que de rendre service à la vieille femme. Et il tire, et il tire sur le fil de laine jusqu’ à ce qu’il se retrouve dehors. La porte claque en se refermant et voilà notre Jean – Marie dehors le ventre vide . Il s’ en va , entendant de loin les cris de la femme qui estime avoir donné une bonne leçon à ce garçon qu’ elle considère comme un malfaiteur .

Pour apaiser sa faim et calmer sa soif, Jean – Marie se nourrit de fruits sauvages et boit l’ eau des ruisseaux.

Jean – Marie arrive enfin à la Louvesc. Il est fatigué mais heureux.
Il s’ agenouille près du tombeau de Saint Jean - François Régis et lui demande de l’ aider à apprendre tout juste ce qu’ il faut de latin pour pouvoir terminer ses études.

Après s’ être recueilli devant le tombeau du saint, Jean – Marie frappe à l’ hôtellerie du couvent. Là il rencontre un prêtre et se confesse. Le prêtre lui dit :

« Retourne à Ecully, et en chemin ne te conduis pas en mendiant, ce n’ est pas bien de mendier le pain des pauvres, puisque tu peux faire autrement. Sur le chemin , tout ce que tu as, tu le partageras avec les mendiants que tu rencontreras ».

C’ est à ce moment – là, que Jean - Marie s’ aperçoit qu’ il y a plus de bonheur à donner qu’ à recevoir.

C’ est avec une très grande joie que l’ abbé Balley accueille Jean - Marie à son retour de la Louvesc.
Les études semblent moins ardues pour Jean – Marie. Saint Jean – François Régis aurait eu pitié de Jean – Marie qui était venu lui demander son appui ? Cela n’ est pas impossible du tout !

Mais une autre difficulté apparemment incontournable se présente à Jean - Marie.
Jean – Marie va recevoir une lettre, une lettre qui va l’ obliger à arrêter ses études.
Il va devoir partir, et malgré toute l’ aide de l’ abbé Balley, Jean – Marie ne pourra pas y échapper.
Ce départ va le rendre très malheureux.

Et au prochain épisode, je vous dirai ce que contenait cette lettre , et ce qui est arrivé à Jean – Marie après son départ…

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Troisième épisode

Jean – Marie Vianney vient de commencer ses études pour préparer sa rentrée au séminaire. Jean – Marie veut devenir prêtre. Ce désir est tellement cher à son cœur.
Mais les études sont difficiles ; il n’ a pas beaucoup de mémoire et le latin est une véritable épreuve pour ce fils d’ agriculteur qui a davantage l’ habitude des travaux des champs que de l’ école. Le désespoir s’ installe.

Alors Jean – Marie décide de se rendre à la Louvesc en pèlerinage, pour demander à Saint Jean- François - Régis de l’ aider à apprendre juste ce qu'il faut pour pouvoir terminer ses études.
Lorsqu’ il revient à Ecully, une lettre l’ attend. Il vient de recevoir ses papiers militaires et doit partir se battre.

L’ abbé Balley fait tout ce qu’ il peut pour éviter à son élève une telle épreuve. Mais en vain ; Jean – Marie doit partir rejoindre sa compagnie à Roanne, et partir pour l’ Espagne.

A peine arrivé, il tombe malade et doit être hospitalisé. Une fois rétabli, il veut rejoindre ses camarades, mais voilà que, passant devant une église, il s’arrête pour prier un moment.

Jean – Marie est dans une prière tellement fervente, qu’ il en oublie l’ heure et lorsqu’ il arrive à la porte du bureau de recrutement, elle est fermée. Tout le monde est parti, il se retrouve seul et ne sais pas vers où se diriger.

Il erre dans la campagne à la recherche de quelques signes qui le mettraient sur le chemin. Peine perdue, Jean – Marie s’ est bel et bien égaré ! C’est à ce moment que surgit dont on ne sait d’ où, un homme , un solide gaillard , Guy, qui le conduit dans un petit village : « Les Noës »

Quelques photos du village des "Noës"

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Le petit village "Les Noës"
Eglise du petit village
Reliquaire : linge tâché de sang
Statue de saint marie Vianney dans l'église des Noës

Photos : Site du chapelet des enfants

Le maire , Paul Fayot lui dit alors :
« Sans le vouloir, vous vous êtes mis dans une mauvaise situation, maintenant vous êtes considéré comme déserteur. Si on vous retrouve, vous serez envoyé tout droit au bagne. Il ne reste plus qu’ une solution : vous cacher ! »
Et il conduit le pauvre soldat chez sa cousine, la veuve Claudine Fayot.
En le quittant Paul Fayot lui dit :

« Maintenant vous ne vous appellerez plus Jean - Marie Vianney, mais vous emprunterez le nom de : Jérôme Vincent. Ma cousine vous cachera et vous fera passer pour un cousin.»

C'est dans cette grange que...
...Jean-Marie Vianney s'est caché pendant une année chez la veuve, Claudine Fayot

Photos : chapelet des enfants

Jean – Marie devenu Jérôme Vincent, passera une année entière chez la veuve Fayot.

S’il se cache il ne reste pas pour autant inactif ! Après les travaux des champs, il devient instituteur et apprend aux enfants à lire et à écrire. Bien entendu, il en profite pour leur apprendre le catéchisme et leur parle du bon Dieu avec tellement de conviction que bientôt tous les habitants des Noës voient en lui davantage un prêtre qu’ un soldat déserteur.

Mais bientôt, une bonne nouvelle est clamée. Napoléon se marie et à cette occasion, accorde une amnistie aux réfractaires. Jean – Marie n’ a plus besoin de se cacher, il peut retourner à la maison. Mais presqu’ en même temps que cette bonne nouvelle, Jean – Marie en apprend une mauvaise : sa maman, Marie Vianney vient de mourir.

Cimetière où reposent les parents de Jean-Marie Vianney
Tombe de la famille Vianney à Dardilly

Photos : chapelet des enfants

Perdre sa mère, c’ est très douloureux ; mais Jean - Marie sait que maintenant et pour toujours sa maman veille sur lui.
Un peu réconforté par cette pensée, il revient à Ecully et occupe chez l’ abbé Balley, une chambre dans le presbytère.
Il va pouvoir reprendre ses études avec son vieux professeur, mais ces études promettent bien plus de larmes que de rires !
Jean – Marie a tellement de mal à retenir ce qu’ il apprend , que l’ entrée au séminaire semble impossible !
Toujours encouragé par l’ abbé Balley , Jean – Marie persévère et finalement après des nuits sans sommeil et un travail acharné, le petit, puis le grand séminaire, accueillent cet élève qui se bute toujours aux mêmes difficultés que lui impose le latin.

Au grand séminaire de Lyon, tous les cours sont en latin, Jean – Marie n’ y comprend rien. Il touche le fond du désespoir, Son incompétence dans la pratique de cette langue est telle, qu’ on le renvoie à Ecully chez l’ abbé Balley.

L’ abbé Balley, lui, ne baisse pas les bras !il continue inlassablement, avec une patience exemplaire à enseigner à son grand élève les rudiments de cette langue que tout prêtre doit connaître pour exercer son ministère.
Jean – Marie ne possède que le strict minimum de connaissance en latin : peu , et en tout cas pas assez pour être ordonné prêtre. Au séminaire à Saint Irénée c’ est encore deux fois l’ échec.
L’ abbé Balley est tellement convaincu que Jean – Marie ferait un excellent prêtre, qu’ il va tenter toutes les solutions possibles pour permettre à son ami de continuer son chemin, aussi difficile soit – il.

Mais voilà, les supérieurs ont jugé Jean – Marie incapable de devenir prêtre et ce sont quand même eux qui décident !

Mais cette fois là, ils vont être mis devant une évidence: Jean – Marie connaît plus de choses sur Dieu que beaucoup d’ autres jeunes qui parlent et comprennent le latin comme si c’ était leur langue maternelle !


Le bon Dieu voulait avoir un prêtre de la trempe de Jean – Marie Vianney et quand le bon Dieu veut que quelque chose se fasse, il donne tous les moyens pour que cela se réalise !

Et la prochaine fois, je vous dirai de quelle façon Jean – Marie Vianney va devenir prêtre …

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Quatrième épisode

Jean – Marie Vianney a 27 ans. Après s’ être caché pendant un an chez la veuve Fayot, il revient à Ecully où il occupe une chambre au presbytère.
Les études qu’ il reprend sont difficiles, jean – Marie n’ arrive pas à se familiariser avec le latin, pourtant obligatoire s’ il veut être prêtre.

Plusieurs échecs au séminaire et Jean – Marie est renvoyé à Ecully. L’ abbé Balley l’ encourage à continuer ses études et il lui vient alors une idée :
Si Jean – Marie ne connaît pas assez bien le latin pour répondre aux questions lors des examens, il faudrait qu’ on le questionne en Français dans un endroit familier. Cet endroit, c’ est le presbytère d’ Ecully.

Le rendez – vous pour passer l’ examen est fixé.
Jean – Marie répond à toutes les questions avec une assurance incroyable. Ses réponses sont claires et précises, pertinentes


Jean –Marie est admis !


Son bonheur et immense. Son désir le plus grand peut enfin se réaliser ! Etre prêtre !
Le 13 Août 1815, Jean – Marie Vianney est ordonné prêtre , désormais on l’appellera l’ abbé Vianney. Il a 29 ans.

ARS sur FORMANS

Photos du sanctuaire d'Ars

Ars ! un petit bourg de 230 habitants. Ce matin du 9 février 1818, dans le vent et la pluie glaciale, un jeune prêtre avance péniblement sur les chemins boueux qui mènent au village d’ Ars. Il est perdu et ne sait plus vers où se diriger.


Ce jeune prêtre, c’ est l’ abbé Vianney !


C’ est alors qu’ il aperçoit un peu plus loin, un berger d’ une dizaine d’années. Il lui demande la route pour se rendre à Ars et Antoine Givre lui montre du doigt le clocher que l’ on voit au loin. L’ abbé Vianney lui dit alors

Photos : chapelet des enfants

« Tu m’ as montré le chemin d’Ars,
Moi je te montrerai le chemin du ciel »

En arrivant à l’ entrée du village Jean - Marie se met à genoux pour prier. Il se rend tout de suite compte de l’ ampleur du travail qui l’ attend !
Depuis la révolution, l’ église est abandonnée, plus personne n’ y vient. Les habitants du village préfèrent de beaucoup les bals et les cabarets plutôt que de penser à Dieu.

L’ abbé Vianney commence à travailler dur en montrant l’ exemple ; levé le premier dans le village tous les matins, il se rend à l’ église où pendant des heures , fixant le tabernacle, contemplant Jésus présent à ses côtés, il prie en silence, immobile.

Aimant Dieu et se laissant aimer par Dieu !

Il rend visite à ses paroissiens et leur apprend comment s’ y prendre pour aimer Dieu,. quelle vie il est préférable de mener pour ne pas s’ égarer !
Jean – Marie aime tellement ses paroissiens, que bientôt les villageois eux aussi vont se mettre à aimer ce curieux prêtre qui vit dans la pauvreté, ce prêtre qui ne sait rien garder pour lui ; il distribue aux plus pauvres tout ce qu’ il possède .
L’ abbé Vianney n’ a qu’ un but, Aimer Dieu de tout son être et le faire aimer par le plus de monde possible. Amener un grand nombre d’ âmes à Dieu.

Pour ne plus voir les enfants errer dans les rues, désœuvrés et prêts à commettre des larcins, il leur propose d’ aller tous ensemble dans le jardin du presbytère pour réciter en commun le chapelet.

L’ abbé Vianney ne veut pas laisser les enfants dans l’ ignorance de Dieu et décide de les catéchiser sérieusement.

Photo : Site du chapelet des enfants


Il désire que tous ces enfants aient un minimum d’ instruction et veut fonder une école , puis un orphelinat pour les filles : « LA PROVIDENCE »

Les adultes sont attirés eux aussi par ces leçons qui font renaître l’ espérance dans leur cœur.
Bientôt l’ église se remplit le dimanche, et des environs on vient écouter les sermons de ce curé qui ose proclamer l’ Amour de Dieu, et qui dit même comment faire pour aimer Dieu.

Rapidement l’ abbé Vianney est submergé, il n’ a plus de répit avec tous ces gens qui viennent de partout, qui veulent l’ approcher, toucher sa soutane, tous ces gens qui le considère déjà comme un saint.
Des guérisons miraculeuses se produisent, mais quand on vient le remercier pour son intervention salutaire, l’ abbé Vianney répond :

Statue de Sainte Philomène

Eglise de Pléhédel

(Côtes d' Armor : 22)

photo : Site du chapelet des enfants

 

photo : Site du chapelet des enfants

« Ce n’ est pas moi qu’ il faut remercier.

Priez donc Sainte Philomène,

 

c’ est elle qui a fait tout cela. »

De toute les régions voisines on vient a Ars pour recevoir le sacrement de réconciliation, et on attend des heures entières , parfois toute la nuit , dehors ; dans l’ église, partout il y a du monde ! Le curé d’ Ars est là dans son confessionnal plus de 15 heures d’ affilée pour entendre des femmes et des hommes en confession.

 

 

Photos : Site du chapelet des enfants

Photo : Site du chapelet des enfants

Et quand l’ abbé prend quelques heures de repos, pour dormir un peu, c’ est un autre personnage qui vient le visiter.

« Le Grappin ».

C’ est ainsi que l’ abbé Vianney appelle le démon, qui, pas content du tout de voir ce qui se passe à Ars, vient le bousculer dans son sommeil. Le démon qui était maître de ce petit village n’ a pas l’ intention de céder cette part à un pauvre curé qui veut rassembler les foules autour de Jésus. La tactique du démon est d’ effrayer l’ abbé Vianney .

Mais jean – Marie sait ce qu’ il faut pour faire fuir « le Grappin » ! Aussitôt que celui – ci se manifeste, l’ abbé Vianney fait un grand signe de croix et adresse au démon quelques mots de mépris. Le curé d’ Ars sait que le démon a peur de Dieu et ça marche ! ce qui fait rire l’ abbé !

Le lendemain matin il raconte à ses amis

« cette nuit le grappin ne m’ a pas laissé tranquille !
il est bien méchant mais il est aussi bien bête !
Il est en colère, c’ est bon signe ! »

Dormir peu, se nourrir peu, s’ acharner au travail fatiguent vite un homme. L’ abbé Vianney passe beaucoup de temps au service des autres, négligeant sa santé. Il ne perd pas de temps en se mettant à table, non, il avale rapidement les quelques pommes de terre cuites depuis déjà plusieurs jours et sur lesquelles on devine un duvet de moisissure, ou un bol de soupe, et le voilà reparti pour la mission que Dieu lui a confié :

SAUVER LES AMES !

L’ abbé Vianney est fatigué, usé par son travail de Berger toujours soucieux de retrouver la brebis égarée. Les derniers mois de sa vie, ne sont pas de tout repos. La foule est dense et le curé d’ Ars ne peut plus répondre à tous, mais il fait de son mieux, ne regardant ni l’ heure ni le temps passé assis dans l’ étroit confessionnal inconfortable. Les douleurs physiques ne
l’ arrêtent pas.

Le curé du petit village va pourtant devoir s’ arrêter. Le bon Dieu si cher à son cœur veut le rappeler auprès de lui. Son travail sur terre va prendre fin
Un soir, ou plutôt un matin de très bonne heure, en revenant de l’ église où il confessait depuis presque 16 heures, Jean – Marie Vianney s’ allonge sur sa pauvre paillasse.
Il ne se relèvera pas.

Le 4 Août 1859, Jean –Marie Baptiste Vianney , l’ abbé Vianney, le Curé d’Ars, remettait son âme entre les mains de Dieu. Il avait 73 ans.

66 ans après sa mort, en 1925, le Pape Pie X I

proclame au monde entier

la sainteté de Jean- Marie Vianney

et le désigne :
Saint patron des prêtres du monde entier

Photos : Sanctuaire d'Ars

 

Si un jour vous allez à Ars sur Formans,

n’ hésitez pas à rendre une petite visite à Saint Jean – Marie Vianney ,

et demandez lui que Dieu nous donne des prêtres,

parce que nous en avons grand besoin

et que le Saint Curé d’ Ars le sait bien !

Si un jour, vous allez à Ars sur Formans, allez voir Jean - Marie Vianney :

Le corps du Saint Curé est exposé dans une châsse vitrée,

et son cœur repose dans la chapelle du Cœur,

de la basilique de Ars sur Formans

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